« Cancer : les soins de support très prisés »
Le Figaro , Le Point
Le Figaro observe qu’« un nombre croissant de personnes sont un jour atteintes d’un cancer, et, grâce aux progrès thérapeutiques, un nombre croissant de ces patients en réchappent. L’enjeu de la survie en a donc vu apparaître un autre, celui de la qualité de vie pendant et après le traitement ».
Le journal relève ainsi que « cette préoccupation toujours plus grande est perceptible dans la version 2014 du baromètre cancer de l’Institut Curie (Paris). […] Sur un millier de personnes interrogées par l’institut Viavoice, 72% – soit 9 points de plus qu’en 2013 – jugent «importants» les soins de support que sont la diététique, la sophrologie, la relaxation ou l’hypnose ».
Le Figaro rappelle que « ces techniques, à ne pas confondre avec les médecines parallèles, visent à apporter un bien-être, tout en apprenant au malade à soulager certains effets secondaires des traitements comme les douleurs chroniques, les insomnies, les bouffées de chaleur ou l’angoisse. Les femmes y sont particulièrement favorables (76%), les hommes un peu moins (67%) ».
Le quotidien observe que « ces approches complémentaires sont pour l’instant disponibles dans un nombre restreint d’hôpitaux, mais elles sont de plus en plus proposées dans des structures extra-hospitalières ».
Le journal cite le Dr Sylvie Dolbeault, psychiatre responsable du département des soins de support à l’Institut Curie, qui « explique que la demande dépasse largement l’offre ». « C’est pourquoi nous formons les infirmières à identifier les personnes les plus vulnérables, afin qu’elles bénéficient en priorité de ces soutiens qui augmentent leurs chances de vaincre la maladie », déclare la praticienne.
Le Figaro relève cependant que« l’efficacité médico-économique de ces techniques, proposées souvent gratuitement à l’hôpital et en milieu associatif mais payantes si le patient s’adresse à un professionnel exerçant en libéral, reste encore à évaluer scientifiquement ».
Le Dr Dolbeault précise néanmoins qu’« il ne s’agit pas de luxe ou de confort. Cela peut éviter les réhospitalisations de personnes souffrant de douleurs chroniques à l’issue de la chimiothérapie ».
Le journal indique enfin que « le Baromètre Curie révèle le positionnement ambigu des Français à l’égard de l’information médicale en ligne. Si près de 3 personnes sur 5 y voient un moyen de répondre à des questions gênantes qu’elles n’ont pas osé poser à leur médecin, plus d’une sur deux ne considère pas que cela peut aider à préparer les consultations ».
« Pour tenter de remédier, à son niveau, au problème, l’institut parisien projette de lancer début 2015 un site offrant à ses patients des informations personnalisées sur leur parcours de soins, leurs traitements et les effets secondaires à attendre », explique Le Figaro.
Le Point relaie aussi les résultats de ce baromètre, notant que « les approches thérapeutiques complémentaires [sont] plébiscitées ».
Le magazine précise que « ce sont les femmes qui sont le plus favorables à ces approches complémentaires (76%), tandis que 29% des hommes les estiment peu voire pas importantes. Les seniors semblent également un peu moins convaincus : 67% d’entre eux les jugent importantes, soit 5 points de moins que l’ensemble de la population ».
L’hebdomadaire ajoute que « les personnes interrogées en attendent un soutien, un réconfort psychologique (43%), une amélioration de la condition psychique et physique (18%), une diminution des effets secondaires et des douleurs (17%) ainsi qu’une rupture de l’isolement (12%) ».
Le Point souligne par ailleurs qu’Internet « est considéré comme un trait d’union ambivalent entre patient et médecin. Les sites peuvent avoir une véritable fonction pédagogique pour les malades atteints d’une pathologie lourde comme le cancer. D’ailleurs, près de 6 Français sur 10 interrogés estiment qu’il permet de poser des questions qu’ils n’oseraient pas aborder avec leur médecin ».
Le Dr Alain Livartowski, oncologue, responsable du projet e-santé à l’Institut Curie, observe toutefois que ces sites «donnent une information très généraliste sur tel ou tel type de cancer qui ne correspond pas aux besoins spécifiques de chaque patient ».
Cancer du sein : la méditation améliore la santé des survivantes
LE POINT
Le Point indique en effet que « pour la première fois, des chercheurs canadiens viennent de constater un impact physique sur les cellules de survivantes du cancer du sein après seulement 3 mois de pratique de méditation ou de thérapie de groupe ».
Le magazine explique que « ces pratiques semblent impacter la longueur des télomères, des composants essentiels des chromosomes, qui raccourcissent avec l’âge, l’inflammation et le stress, entraînant un risque plus élevé de maladies telles que les maladies cardiovasculaires ou certaines formes de cancer (sein, prostate, côlon, poumon…) ».
Le Point livre ainsi les détails de ce travail paru dans Cancer : « Quatre-vingt-huit femmes ayant survécu à un cancer du sein ont participé à l’étude. Leur âge moyen était de 55 ans, elles avaient toutes terminé leur traitement contre le cancer – généralement depuis plus de 2 ans -, mais éprouvaient encore des niveaux significatifs de stress ».
« Les participantes du premier groupe ont suivi durant 8 semaines des sessions de 90 minutes hebdomadaires de méditation pleine conscience, avec des exercices développés sur l’attention et la conscience du moment présent dans une posture ouverte et non critique. On leur a également demandé de pratiquer la méditation et des exercices de yoga chez elles durant 45 minutes chaque jour »,indique l’hebdomadaire.
Le magazine note que « les participantes du deuxième groupe se sont […] rencontrées chaque semaine 90 minutes durant 12 semaines au côté d’une psychologue qui les a encouragées à exprimer ouvertement leurs émotions et sentiments. Enfin, les participantes du groupe témoin ont simplement assisté à un séminaire de gestion du stress de 6 heures ».
Le Point souligne que « la longueur des télomères des femmes ayant suivi des séances de méditation ou une thérapie de groupe s’est avérée meilleure que celle dans le groupe témoin (dans celui-ci, la longueur des télomères a diminué). Ces premiers résultats encourageants viennent confirmer l’importance du mode de vie et de pensée sur le vieillissement cellulaire et la santé en général ».
L’hebdomadaire relève qu’« introduite en milieu hospitalier il y a seulement quelques années en France, la méditation accumule les arguments en sa faveur, notamment pour les patients souffrant ou ayant souffert d’un cancer. On lui reconnaît déjà des effets sur la réduction des douleurs chroniques, l’hypertension, l’excès de cholestérol, le stress post-traumatique, la prévention des épisodes dépressifs, ainsi que sur la concentration ou la créativité ».
Le magazine ajoute que « la méditation au sens large englobe aussi certaines formes de mouvements comme le qi gong, la marche consciente ou le tai-chi. […] La dernière étude en date (publiée dans le Journal of the National Cancer Institute) suggère que le tai-chi pourrait être un remède utile contre l’inflammation chronique dont souffrent des survivantes du cancer du sein en cas d’insomnie ».
Le sport pour réduire le risque de premier cancer ou de récidive
Le Figaro
Déjà utilisée en prévention des cancers, l’activité physique régulière et intense, diminue également la fatigue et le risque de rechute des malades.
Ce n’est pas un hasard si une session entière du 26e congrès international sur les traitements anticancéreux (ICACT) qui réunit la fine fleur de la cancérologie internationale, était consacrée, le 5 février, aux «Activités physiques en cancérologie et hématologie».
C’est même la quatrième fois que la Fédération Cami Sport et Santé, une association loi de 1901, est invitée par le président de l’ICACT, le Pr David Khayat, à organiser un colloque sur ce thème. Du sport contre le cancer, il faut bien reconnaître que l’idée est restée longtemps loin des préoccupations des spécialistes du cancer.
Ce qui a changé? La publication de résultats impressionnants dans les plus grandes revues médicales internationales. «On observe 40 à 50 % de rechutes en moins pour les patients atteints d’un cancer qui ont une activité physique régulière, intense, structurée. Et ça marche dans pratiquement tous les cancers », explique le Dr Thierry Bouillet, cancérologue et radiothérapeute au CHU Avicennes (93) et cofondateur de l’association Cami avec son ami le professeur de karaté, Jean-Marc Descotes.
Mais attention, encore faut-il trouver une activité physique suffisamment plaisante pour s’y consacrer régulièrement et avec une intensité suffisante. «D’un point de vue physiologique, la petite activité ne suffit pas, elle ne modifie ni la production de cytokines ni l’insulinorésistance », explique le Dr Bouillet. Car en effet, ces deux voies, inflammatoire avec les cytokines et métabolique via la résistance à l’insuline, jouent un rôle décisif pour expliquer le bénéfice de l’activité physique.
Les cytokines, d’abord. «Dans le cancer il y a inflammation importante qui s’accompagne de la sécrétion de cytokines, détaille le Dr Bouillet, ce qui entraîne de la fatigue au niveau du cerveau ». Cela explique d’ailleurs que le premier symptôme d’un cancer soit parfois la fatigue. «En faisant baisser les taux de cytokines dans le sang, l’exercice physique est ainsi efficace pour lutter contre la fatigue », souligne le cancérologue.
On explique également par ce mécanisme, pourquoi des malades de cancer restent longtemps très fatigués alors que d’autres retrouvent plus vite de l’énergie. «20 à 30 % des patients ont spontanément une sécrétion prolongée de cytokines », souligne le Dr Bouillet.
Enfin les cytokines participent à la destruction musculaire (sarcopénie) ce qui affaiblit les muscles et n’incite pas à faire davantage de sport, d’où l’intérêt de prendre les devants en faisant travailler ses muscles. Et la nécessité, en cas de cancer, d’y aller progressivement en adaptant les programmes à chaque patient. En Belgique, tout malade a d’ailleurs droit à 48 séances de sport par pathologie et par an en grande partie remboursées par le système de santé (le coût restant est d’environ 6 euros par séance). «En France une expertise scientifique est en cours », explique Julie Gaillot de Saintignon, chef de projet à l’Institut du cancer. Des propositions sont attendues autour de décembre 2015.
Le second mécanisme, l’insulinorésistance, est tout aussi ennuyeux puisque «l’insuline est un facteur de croissance des cellules cancéreuses », souligne l’oncologue. En réduisant l’insulinorésistance, l’activité physique agit en sens inverse ce qui explique les résultats spectaculaires en termes de diminution du risque de cancer et de récidive. Bien sûr, rien ne remplace les traitements mais le sport s’affirme comme un complément thérapeutique qui pourrait bien devenir indispensable, en plus du plaisir qu’il procure.
Du sport dans un service d’hématologie grâce à l’association Laurette Fugain
A priori s’il y a un endroit où l’on imagine mal des éducateurs sportifs de la Cami venir animer des séances de vélo, de step, de chorégraphie, et même de karaté, c’est bien dans un service d’hématologie. «Nous avons des patients profondément anémiés, thrombopéniques (chute des plaquettes) donc saignant facilement et neutropéniques (chute des globules blancs), plus vulnérables aux infections», explique le Dr Emmanuel Raffoux (Hôpital Saint-Louis, Paris).Il a pourtant proposé à la Cami de monter un programme adapté à ces particularités, il y a deux ans. Depuis, plus de 200 malades volontaires en ont bénéficié grâce au financement de l’association Laurette Fugain. Prochaine difficulté, pérenniser le financement dans l’établissement mais cela veut dire faire une étude pour en prouver les bienfaits. Frustrant quand on le sait déjà !
« Reprendre le travail après un cancer n’est pas toujours simple »
LA CROIX
Pierre Bienvault constate dans La Croix que « 6 ans après l’épreuve du cancer, le retour au travail est parfois compliqué. Nombre de salariés gardent encore des séquelles importantes, comme le montre une étude présentée au congrès de la Société française du cancer ». Le journaliste note que « selon cette enquête, 40% des employés se sentent aussi «pénalisés» après leur reprise d’activité ». Pierre Bienvault relève ainsi que « pour certains, se remettre à travailler, c’est d’abord un moyen de tourner la page. De laisser le cancer derrière eux en essayant de recommencer à vivre comme avant. […] Retourner au travail, c’est aussi, parfois, un moyen pour ne plus penser à la maladie ».
Le journaliste livre des « paroles d’anciens malades extraites de [cette] étude présentée [aujourd’hui] au congrès de la Société française du cancer (SFC). Inédit, ce travail de l’Institut Curie montre que le cancer est une épreuve de longue durée, qui ne s’efface pas du jour au lendemain ».Le Dr Bernard Asselain, épidémiologiste à Unicancer et qui a mené ce travail, observe que « pour beaucoup de patients, le retour au travail est un enjeu important mais pas toujours simple à gérer. Soit parce qu’ils gardent des séquelles, soit parce que la reprise de l’activité ne se fait pas comme ils l’avaient espéré ».Pierre Bienvault explique qu’« en 2008, l’équipe de Curie avait mené une première enquête sur 402 salariés 2 ans après l’annonce de la maladie. Cette fois, elle a étudié le parcours de 153 de ces salariés 6 ans après ».
« Premier constat : parmi ces 153 personnes, 83 étaient toujours en poste en 2014. Les autres étaient parties en retraite (25%), avaient démissionné (12%) ou avaient été licenciées (3%). Douze d’entre elles étaient décédées », précise le journaliste.
Pierre Bienvault note que « l’enquête s’est intéressée aux 83 salariés toujours en fonction. Parmi eux, 68 ont accepté de participer à l’étude. Première surprise : six ans après les traitements, les séquelles du cancer restent encore très présentes. […] 57% des personnes se déclarent ainsi plus fatigables qu’avant la maladie. 56% font état de troubles du sommeil, 34% de troubles de la mémoire et de la concentration, 31% de troubles anxieux ».
« Autre constat : 22% des personnes estiment avoir été pénalisées au travail du fait de leur cancer. Ce sentiment affecte essentiellement les salariés non-cadres (40%), alors que seulement 3% des cadres interrogés disent l’éprouver », continue le journaliste, qui relève que « certes, pour les personnes ayant un métier physique avec des tâches d’exécution, la reprise peut s’avérer délicate à cause des séquelles de la maladie ».
« Mais on a aussi le sentiment que les entreprises misent beaucoup plus sur les cadres et qu’elles font plus d’efforts pour bien les réintégrer, alors que les employés sont un peu considérés comme interchangeables. Si l’un ne fait plus l’affaire, ce n’est pas un problème pour le remplacer », remarque Monique Sevellec, psycho-sociologue, co-auteur de ce travail.
Pierre Bienvault ajoute que « le retour [au travail] n’est pas toujours idyllique. […] Parfois, aussi, l’ancien malade se détache peu à peu de son univers professionnel. Parce que la maladie a changé sa vie et sa manière de voir l’avenir ».